Les deux types d’oedème pulmonaire induits par la transfusion de PSL sont couramment désignés par leurs acronymes anglais. Celui de TRALI s’est imposé pour nommer l’OAP lésionnel, inflammatoire. Celui de TACO est de plus en plus utilisé pour mentionner l’OAP de surcharge (ou OAP hydrostatique) [1]. Au cours de la dernière décennie, ces deux formes d’OAP ont été reconnues comme les complications graves les plus fréquentes de la transfusion dans plusieurs pays, notamment la France [2, 3]. Ce constat justifie une réflexion sur des mesures visant à en réduire le risque. La CNH a donné mission à un groupe de travail multidisciplinaire de l’éclairer sur ce sujet.

Ce groupe a pris la suite d’un autre plus large, orienté sur le TRALI , constitué sous l’impulsion conjointe de l’AFSSaPS et de l’EFS. Ce dernier a élaboré un texte visant à fournir aux différents acteurs de la chaîne transfusionnelle une synthèse actualisée des données concernant le TRALI et à donner les bases de la gestion régionale des prélèvements pour la documentation immunologique. Ce texte a été résumé dans une mise au point largement diffusée depuis 2006 et en libre accès sur le site de l’AFSSaPS [4]. Le choix des mesures à mettre en oeuvre doit être guidé par la connaissance des caractéristiques épidémiologiques de ces OAP transfusionnels en France. Le sujet n’est pas simple. Différents dans leur physiopathologie, TRALI et TACO peuvent être confondus devant un tableau clinique de détresse respiratoire survenant au cours ou au décours d’une transfusion. Les différencier est pourtant essentiel pour la gestion des donneurs et le traitement des receveurs, mais aussi pour la classification correcte des cas, indispensable à la production de données épidémiologiques fiables. Bien que reconnu depuis plus de 50 ans, le TRALI a longtemps été considéré comme exceptionnel et nécessairement lié à un conflit immunitaire impliquant des anticorps anti-leucocytes. Ce n’est que depuis environ une décennie que cette complication est reconnue comme non exceptionnelle et possiblement déclenchée par des mécanismes pathogènes différents. Une définition consensuelle n’a vu le jour que depuis peu de temps [5]. Le TRALI survient volontiers dans des circonstances complexes, chez des malades en état critique où peuvent coexister d’autres causes d’OAP lésionnel (ALI). Quant au TACO , la responsabilité de la transfusion peut être difficile à affirmer. Certains y voient plus une complication d’une maladie cardiaque ou rénale préexistante que de la transfusion. Toutes ces raisons conduisent à une sous3 déclaration et à une sous-estimation de l’incidence globale de ces complications [1]. Après examen des données figurant dans les FEIR , notre groupe a élaboré une démarche d’analyse et de classification de ces complications.

Vous trouverez le diaporama de présentation et les résultats obtenus par les participants. L’originalité de cette étude faite lors du congrès de Reims était d’apprécier l’état des connaissances et le ressenti des soignants vis-à-vis de la problématique de l’OAP.

Nous vous joignons la Fiche complémentaire de l’ANSM pour vous aider à la démarche diagnostic de vote effet indésirable receveur :

FICHE DE RECUEIL COMPLEMENTAIRE D’UNE SUSPICION D’OEDEME PULMONAIRE APRES LE DEBUT D’UNE TRANSFUSION

Références

1. Andrzejewski C, Popovsky MA. Transfusion-associated adverse pulmonary sequelae: widening our perspective. Transfusion 2005;45:1048-50.
2. Holness L, Knippen MA, Simmons L, Lachenbruch PA. Fatalities caused by TRALI. Transfus Med Rev 2004;18:184-8.
3. Stainsby D, Jones H, Asher D, Atterbury C, Boncinelli A, Brant L, et al. Serious hazards of transfusion: a decade of hemovigilance in the UK. Transfus Med Rev 2006;20:273-82.
4. AFSSaPS. Mise au point : Le SDRA post-transfusionnel ou TRALI. http://AFSSaPS.sante.fr/htm/10/TRALI/sommaire_TRALI.htm.
5. Kleinman S, Caulfield T, Chan P, Davenport R, McFarland J, McPhedran S, et al. Toward an understanding of transfusion-related acute lung injury: statement of a consensus panel. Transfusion 2004;44:1774-89.

‍